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portable, consommable, livrable

Le vingt et unième siècle a apporté aux francophones la manie de désigner les choses non plus par des noms communs mais par des adjectifs. Et souvent des adjectifs à désinence en -able.

S'il fallait aujourd'hui inventer un nom pour la bouteille ou le lit, nul doute que ce seraient respectivement la remplissable et le dormable.

Ces exemples n'ont rien de caricatural puisque le monde francophone, désormais, consomme des consommables, se fait livrer des livrables et porte avec soi des portables (téléphones ou ordinateurs - who cares ?). Dans les jargons professionnels, les événements sont devenus des événementiels, les références des référentiels, de bonnes relations sont devenues un bon relationnel, comme le fait de savoir écrire est désormais un bon rédactionnel, et tout à l'avenant.

La Mission linguistique francophone met en garde les créateurs de désignations commerciales et les inventeurs de termes techniques contre cette tendance. Elle constate que les professionnels du marketing font montre d'une inclination immodérée pour ce procédé et les invite à changer de marotte.

Illustration : Le "dormable" et sa géante illustrant cet article est une sculpture de Ron Mueck.

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