La prononciation correcte du patronyme camerounais Mbappé ne tend aucun piège. Les journalistes de France et de Navarre s'en inventent pourtant un, et le prononcent majoritairement de façon fautive, en créant une séparation fictive entre la consonne M et les autres lettres. Ce qui donne l'étrange lecture "Êm' Bappé", qui est une absurdité comme le serait "Êss' Tendhal" au lieu de Stendhal, "Zêd Idane"" au lieu de Zidane, ou "Tom Cé Ruise" au lieu de Tom Cruise.
Si les professionnels de la parole ont du mal à articuler la succession de consonnes -mb-, ils peuvent s'y exercer en répétant sans la moindre difficulté : "samba périlleuse sans Mbappé rieur".
Ou encore : " je m'bats contre Mbappé", puis "Mbappé m'bat", et finalement "si tu m'bats, je m'barre !"
PS : L'articulation subtile d'un M directement accolé à un B, nous la réussissons sans chichis avec Rambo, samba et come back, non ? Avec l'accent du Midi de la France, on l'entend aussi dans imbécile ! Invoquer une trop grande difficulté d'articulation n'a donc aucun fondement. Il s'agit en fait d'une cuistrerie: l'étalage d'un faux savoir, d'une fausse connaissance de la phonétique bantoue (consistant à croire que N'Golo se prononce N-Golo et que Mbappé se prononce M-Bappé).
POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI
Pour prendre directement connaissance des missions de la Mission, cliquez ici.
Commentaires
En fait, ce qui est totalement ahurissant, c'est la manie de placer un -e imaginaire devant le -m alors que la prononciation naturelle exige de ne pas y recourir.
Je passais ...
L'exercice de prononciation proposé dans cet article pour cesser d'écorcher le nom de Mbappé ( "je m'bats pas" ), est très pertinent, et je ne comprends pas ceux qui ne le comprennent pas :-) J'en propose un autre "Come back!", où vous arrivez bien à prononcer la succession de consonnes -mb- sans y ajouter de voyelle fantôme.
Allez, courage, exercez-vous : c'est bien Mbappé et non Êmbappé, qu'il s'appelle l'ami Kylian. Dico Tommy
"Clinntonn" est-il d'ailleurs plus respectueux que "Clainton"? Dans "Clinntonn est un assHole", par exemple?
Le cluster "mb" n'est pas très naturel à l'initiale en français. Il est un peu ridicule de blâmer des commentateurs sportifs en suggérant insidieusement que leur prononciation est tacitement raciste ou colonialiste, alors qu'en fait il s'agit juste de... commentateurs sportifs, qui ne perdent pas leur temps, comme nous, à réfléchir profondément sur les conséquences sociopolitiques de la prononciation d'une nasale.
Vos comparaison avec la prononciation francophone de Bach ou Mozart ne tient absolument pas la route, elle est spécieuse. Car ces prononciations francisées ne procèdent pas d'une lecture alphabétique inepte. Vous comprenez ?
Un autre commentaire signale très judicieusement que, si - par problème neurologique ou par mauvaise volonté - on ne parvient pas à prononcer Mbappé, alors mieux vaut prononcer Bappé plutôt que Om-Bappé ou Am-Bappé ou Êm-Bappé. C'est moins absurde.
Quant à la question de la difficulté d'articulation, c'est indéfendable. Tout le monde arrive très bien à prononcer "M'bats pas le couilles !" Non ? Bon, ce qui est possible dans la grossièreté doit l'être dans la correction. :-)
Mbappé ne se prononce pas Êm-Bappé.
La langue française (elle n'est pas la seule, toutes ont tendance à le faire) s'est toujours appropriée les noms étrangers, à sa manière. Au départ, je ne comprenais pas pourquoi, une prononciation aussi facile que "Milla le footballeur"- Mila à l'oreille, devenait "Miya" dans la bouche de certains journalistes sportifs. C'est comme cela je pense, que "London" est devenue "Londres", "Köln ... Cologne", etc. On s'y habitue. On ne demande pas à un Italien en Italie de prononcer "Paris" pour "Parigi".
En fait, tout ça sert de prétexte il me semble, à des Français d'origine étrangère, pour montrer leur sentiment de pas totale intégration, malgré leurs papiers français. Tout comme le blocage sur le "M", semble marquer chez les Français dits de souche, une difficulté symbolique à assimiler, un marqueur culturel si lointain. Je crois que seul le temps règlera les choses.
PS : pendant 20 ans, nous avons aussi eu les journalistes qui inventaient "Mirrhaïl" Gorbatchev au lieu de Mikaël. Les russophones ont eu beau protester contre cette stupide prononciation fictive, rien ne les en a détournés. Car il n'y a rien de plus inébranlable qu'un cuistre. Rappelons que le cuistre, c'est celui qui fait étalage d'un faux savoir.
Je comprends mieux le sens de vos interventions maintenant. J'aime bien votre comparaison avec la musique.
Mais je doute que les professionnels de la parole, se sentent soumis à un tel niveau d'exigence. Et puis... c'est vrai qu'ils influencent sans doute, l'usage populaire de la langue, mais jusqu'à quel point ? je ne sais pas.
Lutter ainsi contre la francisation des mots d'origine étrangère, me semble un combat presque perdu d'avance.
Vous savez aussi bien que moi, comment en sens inverse, le français a ses adaptations locales, dans tous les pays d'expression francophone. Faut-il lutter contre ça aussi ? Est-ce un mal ? Est-ce un bien ?
Bon... je m' arrête là. Je m'éloigne peut-être du sujet. Bonne journée. Amicalement.
Ceux qui en douteraient, trouvez un enfant assez jeune que pour ne pas se laisser influencer par les prononciations parasites de son entourage et qui sache lire. Et présentez-lui le nom Mboyo. Il n'y a aucune chance pour qu'il prononce /èmboyo/. ET quand j'affirme "aucune", c'est avec un taux de certitude évalué à 100%.
Et que dire de l'oisiveté du service communication de la FFF qui ne fait rien pour éradiquer cette prononciation farfelue ?
C'est l'occasion de saluer tout de même le commentateur des matches qui, sur TF1 a constamment bien prononcé Mbappé. Même s'il n'a jamais osé faire de remarque à Lizarazu qui a persisté dans le Êm-Bappé.
Seuls mes concitoyens français cau se plaignent de nos requêtes afférant à une bonne prononciation. Pourquoi ?
Dans les langues tonales, si l'on n'utilise pas l'alphabet phonétique international pour les transcrire, lorsque mal prononcées ou mal transcrites on change la signification du terme
Pour expliquer, je dois prendre un exemple orthographique en français en me servant d'hompohones :
-Jean Sot
-Jean Sceau
Même son mais différentes orthographes = différentes étymologies donc différentes signications
POGUEBA ou POBA?
Vive la géographie (anglaise... ah non English!!!) vive le désordre.
Tu n'as rien compris! Il faut connaître l'origine de l'orthographe des noms africains pour mieux comprendre à quel point les occidentaux contemporains ne font aucun effort pour parler les langues africaines. En effet, prononcer un nom revient à parler une langue, et le nom est le seul attribut sacré dans toutes les civilisations humaines où il est interdit de s'en moquer ou d'en faire une risée. Dans toutes les civilisations humaines, la dénomination des enfants à l'origine était faite après consultation des oracles qui étaient sensés déterminer sa destinée.
C'étaient les missionnaires européens qui avaient orthographiés les noms africains entre autres et c'est grâce à leur parfaite maîtrise de la phonétique et leur soucis du respect de la prononciation et de la signification locale de chaque nom qu'ils étaient parfois obligés d'aligner successivement deux consommes au début d'un nom sans alterner une consomme et une voyelle. Lorsqu'on respecte cette orthographe originelle et la prononciation qui en découle, on respect par conséquent l'esprit originel et la signification du nom choisi par les parents ou à l'époque par les oracles.
Le nom est sacré! Il faut respecter scrupuleusement son orthographe et sa signification pour éviter de blesser les âmes sensibles. Lorsqu'on ne sait pas ou ne peut pas prononcer un nom, il faut demander poliment comment le prononcer ou s'excuser de l'avoir écorché.
Les journalistes ne vérifient pas leur sources.
Ils ne vérifient pas non plus comment on prononce les noms, que ce soit des sportifs ou des noms de villes ou villages ou tout un tas d'autres choses.
"Ce qui donne l'étrange lecture "Êm' Bappé", qui est une absurdité comme le serait "Êss' Tendhal" au lieu de Stendhal, "Zêd Idane"" au lieu de Zidane, ou "Tom Cé Ruise" au lieu de Tom Cruise."
n'a pas vraiment de sens. Le patronyme Mbappé n'est à l'origine pas courant en langue française. Mal le prononcer n'est donc pas une preuve de stupidité mais d'ignorance de ce nom. Il n'existe pas de noms communs avec cette combinaison, vous le savez très bien, alors que la combinaison "st" (vous citez Stendhal) est courante (sans parlez de Zidane, un exemple absurde à dessein de votre part).
Si vous prononcez mal un nom étranger (ce qui est le cas ici, puisque camerounais) c'est compréhensible.
Je parle quatre langues étrangères courammet et je comprends très bien la mauvaise prononciation de noms dont certains sons n'existent pas en français.
Il est déraisonnable d'attendre que tous les noms de famille étrangers soient prononcés comme dans leur langue d'origine. Le "th" anglais est un exemple parmis d'autres.
Son Heung-Min, joueur coréen de Tottenham, a dû abandonner depuis belle lurette que son prénom soit bien prononcé. Mais il en comprend sûrement la raison.
Habitant à l'étranger, je ne m'attends pas à ce que mon nom soit prononcé correctement, vu que la langue de mon pays d'adoption (la Corée) ne possède pas plusieurs sons qui y figurent. Je ne m'en étonne pas, et ne m'en vexe pas. C'est comme ça.
A partir de maintenant, je tâcherai de prononcer correctement Mbappé. Mais l'auteur de ce blog ne gagne pas à prendre de haut ceux qui prononcent(prononçaient) mal le nom de famille de Kylian.
Vous nous écrivez ceci :
"Il est déraisonnable d'attendre que tous les noms de famille étrangers soient prononcés comme dans leur langue d'origine. Le "th" anglais est un exemple parmi d'autres."
Je vous invite à relire notre article, car c'est exactement le contraire qui se produit et que nous rectifions.
Des professionnels du commentaire en français se mettent en tête d'inventer une prononciation étrangère ("Êm-Bappé") fictive ! Alors que la juste prononciation est la même en bantou et en français.
Quant à "il n'y a pas lieu de prendre de haut ceux qui etc", si ; il y a lieu. Car - relisez notre article - nous visons des incompétents notoires : des professionnels des médias parlés, et non le grand public dont les fautes sont bien excusables. Un comptable qui lira 17 au lieu de 71, ne le prendrez-vous pas "de haut" comme vous dites, lorsqu'il vous aura ainsi volé de 54 dollars par son incapacité à lire correctement des chiffres juxtaposés sans aucun piège, ce qui est la base de son métier ?
Je suis certaine que si ;-)
Merci pour votre commentaire.
Miss LF
Oui, il y a un progrès (sans doute dû à la lecture de cet article par... 330 000 personnes !) consistant en effet, fichu pour fichu, à prononcer Bappé plutôt que Aime-Bappé ; ce qui est nettement préférable. Puisque le M n'a été ajouté par les missionnaires français du 19e siècle que pour rendre compte d'une sonorité faible et incertaine avant le B.
Pour ce qui est de "Rambo" ou " Samba", si, ce sont des parallèles extrêmement pertinents puisqu'ils soulignent que tout le monde sait articuler -mb- dans ces mots-là, et que seule l'ignorance peut donc pousser à ne pas faire de même pour le son -mb- de Mbappé.
Si l'on arrive à prononcer "samba pénible", on ne fait rien d'autre que prononcer "sans mbapé nible" ; donc on est capable de prononcer Mbappé à la perfection.
Et non le fautif "M-Bappé".
Miss LF
Merci pour votre assiduité.
Ce "foin" comme vous dites joliment ne porte pas sur l'importation d'une langue étrangère dans la nôtre tant bien que mal. Pas du tout.
Il porte au contraire ici sur la consternante incapacité de professionnels de la parole à lire une succession de deux lettres DANS LEUR PROPRE LANGUE, selon leur propre alphabétisation.
L'incapacité à lire ici ce qui est écrit et pas autre chose.
Ils savent pourtant ne pas transformer Brel ou Trump en Bé-Rel et Thé-Rump.
Alors quelle mouche les pique avec Aime-Bappé au lieu de Mbappé ?
La mouche du panurgisme et d'un faux savoir, s'ils se croient connaisseurs du bantou en inventant ce détachement du M qui n'est écrit nulle part.
Il y a déjà plusieurs siècles, les notateurs francophones de la langue bantoue ont choisi de nous en faciliter la restitution la plus fidèle en transcrivant par MB un B spécifique dont l'attaque est longue. Et c'est très bien trouvé. "Sans Mbappé" se prononce comme "samba pé", que personne n'écorche.
*
Tant de personnes savent lire correctement mais sont sans emploi que ces erreurs de casting médiatiques fendent le cœur par l'injustice qu'elles reflètent.
Surtout si l'on ajoute à ça la négligence de journalistes tenus de vérifier leurs infos. Or l'info selon laquelle Mikaël (Gorbatchev en son temps, par exemple) se prononçait Mirrrhaïl en russe au lieu de Mikaël était fausse. Autant que celle selon laquelle Mbappé se prononcerait Aime Bappé dans notre langue ou quelque autre.
*
Rappeler que 2 et 2 font 4 n'est pas de l'ordre du débat, cher Pierre, et ne s'expose donc pas à faire pfuit...
Pour ce qui est des patronymes flamands que vous citez, dont certains sont effectivement délicats à appréhender à première lecture, la solution est la même : que nos orateurs professionnels (seuls en cause ici, pas les profanes) fassent preuve de professionnalisme et écoutent ceci : comment les intéressé eux-mêmes PRONONCENT LEUR PROPRE NOM.
Ze biteuls ; ou Te Béattl ? Jac brêl ; ou Ja-cé-keuss Bé-rel ?
Ce sérieux phonétique n'est pas d'une exigence tyrannique ; si ?
Miss L.F.
D’abord, sachez que l’intéressé lui-même, parlant français, ne prononce pas le M :
https://www.dailymotion.com/video/x8epr6d
Mais concernant le débat sur la prononciation des mots en général, les exemples pris, y compris par les «professionnels», ne sont pas valables. «Samba» ne peut être comparé à «mba», en effet il y a un S et un A devant. Donc quand on arrive sur le M, la bouche est ouverte par le A et bénéficie de l’énergie du S. Pas du tout la même chose que commencer bouche fermée.
Aucun mot français ne commence par MB, cela ne fait pas partie de la phonétique usuelle.
Et puis ajoutez le N de Kylian, qui se trouve très souvent accolé à Mbappé et qui joue donc sur sa prononciation, et vous obtenez «nmba», ce qui pour un francophone est assez déroutant.
Évidemment, MB se prononce MB, pas besoin d’être un professionnel pour le savoir, mais il s’agit de ne pas condamner sans comprendre.
Enfin toutes les autres comparaisons des commentaires sont invalides, puisque faites avec d’autres lettres.
Nous vous invitons à relire l'article moins en diagonale.
Tout ce que vous objectez y est analysé. Et réfuté, pour ce qui concerne le supposé manque de pertinence de tel ou tel exercice articulatoire que nous donnons en exemple, et démontrant que nous autres francophones n'avons aucune difficulté à prononcer, d'une traite, une composition de phonèmes MB-VOYELLE.
Vous-même y arrivez à merveille, non ? Pourquoi seriez-vous une admirable exception ? ;-)
Nous indiquons aussi la seule option recevable pour qui s'y refuserait : ne pas prononcer du tout le M devant le B. Car "bapé" est infiniment plus proche de la prononciation bantoue correcte que ne l'est l'invention fourvoyée "êmebapé".