Accéder au contenu principal

esquimau

"Un glacier-pâtissier danois renonce au terme esquimau, qu'il juge offensant pour ce peuple" (information parue dans le quotidien 20 Minutes, 28 juillet 2020)


Zut, il va falloir renoncer à lapin chasseur, offensant pour les lagomorphes et les fines gâchettes, à charlotte aux fraises, offensant pour les Charlotte, à Paris-Brest, blessant pour les cheminots, à éclair au chocolat, moqueur envers Zeus et sa foudre, à daube provençale car c'est pas de la daube quand même la Provence !

Il va falloir aussi renoncer à cravate, déformation offensante de l'adjectif ethnique croate, et ne plus pendre à nos oreilles des créoles ni nous chausser de spartiates.

Cette stupidité bien-pensante procède d'une perte de repères linguistiques : dans de telles métonymies gourmandes (esquimau pour crème glacée, flûte pour verre de champagne ou son contenu, Brillat-Savarin fromage empruntant le nom de famille d'un gourmet) il y a au contraire hommage aux notions détournées. Les moqueries sont rares ; on pense à bêtises de Cambrai, tête de moine ou pet-de-nonne. Mais dans le cas des succulents esquimaux, personne d'autre que les gourmands ne déguste !

Illustration : image extraite du puissant film
Atanarjuat, tourné en Inuit par des Inuit en contrée Inuit par un réalisateur Inuit (ne confondons pas avec les Esquimaux pour ne pas offenser les crèmes glacées).

CLIQUEZ ICI  POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE

Commentaires

Articles les plus lus cette semaine

à très vite ou à très bientôt ?