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s'exposer (selon Alice Coffin)

"En ne conduisant pas, je m'expose à ne pas mourir sur la route." (paraphrase d'une déclaration faite par une élue municipale française du nom d'Alice Coffin à une chaîne de télévision étrangère)

Nous paraphrasons ici avec la plus grande fidélité dans le contresens une déclaration d'une conseillère municipale parisienne dont la violence diffamatoire à l'encontre de la moitié masculine de ses électeurs a fait tressaillir d'indignation ou sauter de joie, mais dont le mauvais maniement de la langue n'a pas même été relevé dans ce tohu-bohu.

Voici la déclaration accusatoire dans sa forme originale : "En n'ayant pas de mari, je m'expose à ne pas être violée, tuée, tabassée (...) et mes enfants non plus".

Or, la formule verbale "s'exposer à" ne peut introduire qu'un complément négatif.

On s'expose à mourir en allant à la guerre, on s'expose à échouer à un concours en s'y présentant. Mais on ne s'expose pas à être tendrement aimée, à moins d'y voir une calamité. Ce n'est même pas une question de bon ou mauvais français mais de sens des termes, donc de pure logique dans la construction de la pensée ou du propos.

On s'expose à une déconvenue ou un grand malheur, mais on ne s'expose pas à quoi que ce soit de positif, comme ne pas être violés, tués ni tabassés. À moins d'être assez cinglés pour en avoir follement envie.

Ce que cette élue et professionnelle de la langue à quadruple titre (journaliste, enseignante, oratrice politique, essayiste) voulait dire est donc exactement le contraire de ce qu'elle a dit. Mais le propos remis à l'endroit est tellement vil et injurieux que nous préférons ne pas traduire ici cette pensée en clair ni lui donner davantage de publicité.***

Citons plutôt la réponse que lui fait la journaliste, essayiste et philosophe des sciences Peggy Sastre : "La grande majorité des enfants assassinés au cours de leur première année de vie sont tués par leur mère. Si on applique sa fausse logique [celle d'Alice Coffin dans son apophtegme], il faudrait donc déconseiller aux femmes de faire des enfants car il est très dangereux pour un enfant d’avoir une mère."


*** La conseillère municipale à qui l'on doit cette profession de foi sans nuances est officiellement chargée dans un arrondissement de la capitale française de la lutte contre les discriminations et de l'égalité entre femmes et hommes. Outre cette fracassante prise de position discriminatoire contre tous les maris et pères en bloc, ceux du 12ème arrondissement et d'ailleurs, elle a rédigé un essai à paraître sous peu (Le génie lesbien, aux éditions Grasset) dont le résumé éditorial achève de laisser douter de sa passion pour l'accomplissement de sa mission municipale telle qu'elle est définie, dans l'égalité d'estime et de bienveillance républicaine envers hommes et femmes, et sans discrimination de genre ni de condition entre mariés, divorcés ou célibataires. "Ici les gentilles, là les méchants" est l'air de plus en plus connu qu'entonnent les multiples cordes de cette passionnée d'exclusion.

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