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des temps difficiles (et non compliqués)

"Merci de diffuser de la bonne musique en ces temps compliqués."
(au courrier des auditeurs de France Musique, 11 juin 2020)

Fausse note : le mélomane qui a eu la courtoisie de prendre le temps de remercier Radio France voulait en réalité évoquer des temps difficiles et non "compliqués".

Nous avons déjà analysé en détail cette atrophie croissante du vocabulaire causée par la focalisation obsédante et paresseuse sur le qualificatif compliquéau détriment de dizaines d'autres termes plus adaptés et plus fins. Mais il se confirme e mois en mois que la substitution s'effectue en premier lieu au détriment de difficile, comme dans cet exemple.

Les temps difficiles sont un syntagme, une "expression figée" bien connue. Hélas, le déferlement des compliqués dans la langue des médias depuis 2010 a submergé les cerveaux au point que même le vocabulaire du plus aimable et du moins inculte des auditeurs s'y noie ou s'y enlise.

Le recours étriqué au qualificatif compliqué, au lieu de cinquante autres mieux choisis, ne reflète aucunement une liberté, une "émancipation" du joug intolérable de la subtilité du français mais au contraire une condition d'otage. Otage de son appauvrissement par matraquage de masse.

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