La mercatique [nom français du marketing] aime en imposer aux masses, fut-ce au prix des pires préciosités de langage.
Dans l'univers agro-alimentaire, la tendance actuelle des gens du marketing est à la cuisine lexicale que voici : délaisser les noms de recettes sobres construits sur le modèle de "pommes de terre sautées", de "canard à l'orange" ou de "poisson pané" ; et réchauffer à satiété le principe du "sauté de veau". Pour cela, il suffit de faire gonfler le participe passé (sauté) qualificatif pour le transformer en substantif (un sauté), puis de l'additionner du nom de l'ingrédient principal (veau), préalablement décortiqué sous forme de complément de nom (de veau).
Ainsi l'orange pressée devient-elle du "Pressé d'orange". La bonne vieille boîte de thon en miettes devient un "Émietté de thon". Et la purée congelée, un "Écrasé de pomme de terres au beurre" (sic).
La Mission linguistique francophone encourage l'emploi d'une langue dans laquelle des sardines à l'huile s'appellent des sardines à l'huile. Une langue dans laquelle un opéra, aussi grandiose soit-il, reste un opéra et non un "Éclairé de décors avec chanté de texte et joué d'instruments". Car cette langue, que des industriels mal conseillés par leurs mercaticiens instillent dans l'esprit du chaland grâce à la lancinante puissance de feu de la grande distribution, c'est du ridicule porté à son comble.
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Dans l'univers agro-alimentaire, la tendance actuelle des gens du marketing est à la cuisine lexicale que voici : délaisser les noms de recettes sobres construits sur le modèle de "pommes de terre sautées", de "canard à l'orange" ou de "poisson pané" ; et réchauffer à satiété le principe du "sauté de veau". Pour cela, il suffit de faire gonfler le participe passé (sauté) qualificatif pour le transformer en substantif (un sauté), puis de l'additionner du nom de l'ingrédient principal (veau), préalablement décortiqué sous forme de complément de nom (de veau).
Ainsi l'orange pressée devient-elle du "Pressé d'orange". La bonne vieille boîte de thon en miettes devient un "Émietté de thon". Et la purée congelée, un "Écrasé de pomme de terres au beurre" (sic).
La Mission linguistique francophone encourage l'emploi d'une langue dans laquelle des sardines à l'huile s'appellent des sardines à l'huile. Une langue dans laquelle un opéra, aussi grandiose soit-il, reste un opéra et non un "Éclairé de décors avec chanté de texte et joué d'instruments". Car cette langue, que des industriels mal conseillés par leurs mercaticiens instillent dans l'esprit du chaland grâce à la lancinante puissance de feu de la grande distribution, c'est du ridicule porté à son comble.
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NDE : Cette mode est apparue il y a un peu plus de dix ans. Notre article remonte à 2009, l'année de sa plus vigoureuse expansion. Elle semble être en légère perte de vitesse, ou en tout cas ne progresse plus, mais n'a pas disparu. Rencontre-t-on des enfants de dix ans qui ne savent plus ce qu'est une purée et ne connaissent que "l'écrasé de pomme de terre" ? Nous sommes friands de le savoir.
Commentaires
Il me semble que vous avez oublié l’accent circonflexe sur « fut-ce ».